Les Touristes à domicile

Pour celles et ceux qui se languissent de retourner vivre des expériences gastronomiques d’exception, des chefs de haut vol suggèrent d’en bénéficier d’une chez soi. C’est le cas de l’établissement Les Touristes à Martigny où le chef Mathieu Biolaz propose une expérience gustative inoubliable. Interview express.

Grandes Tables Suisses: Quel concept proposez-vous?

Mathieu Biolaz: Cette période de fermeture nous pousse à la réflexion et à se réinventer. Pour cette raison, je propose un concept de chef à domicile. Lors de cette visite, je me déplace avec 1 ou 2 collaborateurs de mon équipe, ainsi que tout le matériel de cuisine, la vaisselle, le pain et le beurre. Nous pouvons également proposer le service du vin et boissons assuré par mon associé Nelson Bonvin. Le menu (le même pour l’ensemble de la tablée) est préparé au préalable en tenant compte des demandes spécifiques de la clientèle. Sur place, nous réalisons les finitions de cuisson et le dressage.

GTS: De quoi est composé le menu?

MB: D’une mise en bouche, de trois entrées, d’un plat principal, de fromage ainsi que d’un dessert. Nous proposons ce menu le soir comme le midi.

GTS: Quel est le prix?

MB: Il faut compter entre 200 et 250 francs par personne, sans boissons. Ce prix comprend les frais de déplacement. 

GTS: Finalement, faites nous envie, que pourra-t-on trouver dans nos assiettes?

MB: En ce moment, c’est la saison des morilles, elles seront donc au rendez-vous, mais également les asperges valaisannes, l’ail des ours, une belle pièce de veau, des poissons ou crustacés pour les adeptes de la mer. Quant aux desserts,  les fruits gourmands comme la rhubarbe et les fraises gariguette seront présents!

Plus de renseignements : Infos par mail info@touristes-martigny.ch

Restaurant Les Touristes : https://www.touristes-martigny.ch/

Cuisiner des endives sans amertume

Le Chef Damien Coche Du Domaine de Châteauvieux est originaire du Nord de la France à l’instar de l’endive – ou chicon – qu’il allait glaner dans les champs quand il était jeune adolescent. Amateur de ce produit de la terre, il conseille qu’elle soit de pleine terre justement pour s’assurer des meilleures saveurs. Consommée crue ou cuite, l’amertume d’une endive de qualité ne devrait pas être gênante à la dégustation. 

Photo : @Adrian Ehrbar

“Crues en salade, les endives seront des plus goûteuses agrémentées d’une vinaigrette huile d’olive et de noisette, vinaigre de cidre et pignons de pins, qu’une pointe de sucre, en cassant l’amertume naturelle, viendra adoucir. 

Cuites, il faut les blanchir dans l’eau salée et en retirer le talon en forme de cône pour enlever de leur amertume. Bien presser les endives alors cuites pour les débarrasser de leur excès d’eau.

Pour des saveurs plus gourmandes, barder les endives de lard et les faire rôtir dans un filet d’huile d’olive sur une plaque à rôtir. Débarrasser les endives du plat, y faire suer carottes et oignons et déglacer au vin blanc. Y remettre les endives, ajouter un fond de veau et faire un peu réduire. Couvrir d’aluminium et mettre à braiser au four 40-50 min à 130°c-150 °c en arrosant quelques fois. Les endives braisées et confites seront alors douces et fondantes et parfaitement gourmandes !”

Dépêchez-vous, la saison de l’endive s’étend d’octobre à avril !

Retrouvez toutes les informations sur le Domaine de Châteauvieux sur leur site internet : https://www.chateauvieux.ch/fr

Restaurant Domaine de Châteauvieux (@Adrian Ehrbar)

Le printemps selon Bernadette Lisibach

Pour la talentueuse Bernadette Lisibach, cheffe du restaurant Neue Blumenau à Lömmenschwil, le printemps a le goût de l’ail des ours et du céleri. À cette occasion, elle confie aux lecteurs et lectrices des Grandes Tables Suisses une recette saisonnière fraîche et authentique : tartare de rumsteck de veau de Suisse orientale avec crème à l’ail des ours, céleri-branche et herbes du jardin. À vous de jouer ! 

Photo : @Adrian Ehrbar

La recette

Ingrédients pour 4 personnes

Tartare de veau

  • 240 g de rumsteck de veau, coupé en petits dés 
  • 30 g d’échalotes coupées
  • 15 g d’ail des ours, finement coupé
  • 1 citron vert (limes), zeste
  • Sel, poivre blanc du moulin

Crème d’ail des ours

  • 15 g de beurre
  • 20 g d’échalotes
  • 80 g de bouillon
  • 5 g de maïzena
  • ½ feuille de gélatine, faire tremper
  • 100 g d’ail des ours
  • 100 g crème entière
  • 80 g crème fraîche
  • 100 g de céleri branche, coupé en fines bandes
  • Jus de limes
  • Sel, poivre blanc du moulin

Garniture

  • 10 g de crème de citron (lemon curd)
  • Cubes de pain noir croustillant 
  • Jeunes feuilles d’ail des ours
  • Jeune mâche
  • Jeune cerfeuil
  • Huile d’olive

Préparation

  • Assaisonner le rumsteck de veau finement haché avec les échalotes, l’ail des ours, le zeste de citron vert, le sel et le poivre.
  • Faire revenir les échalotes dans le beurre, déglacer avec le bouillon et épaissir avec la maïzena froide. Mijoter doucement.
  • Ajouter la gélatine et dissoudre.
  • Ajouter l’ail des ours et réduire le mélange en purée très fine, assaisonner selon votre goût.
  • Garder au froid.
  • Affiner avec de la crème fraîche.
  • Mariner le céleri branche coupé en fines bandes avec le zeste de citron vert, le sel et le poivre.

Servir

  • Disposer la crème d’ail des ours au milieu de l’assiette.
  • Placer le tartare avec le pain croustillant dans la crème d’ail des ours.
  • Enrouler les bandes de céleri branche marinés et placer à côté du tartare.
  • Garnir d’herbes, d’huile d’olive et de lemon curd.

Bon appétit !

Retrouvez toutes les informations sur le Neue Blumenau sur le site internet : https://www.neueblumenau.ch/

Photo : @Adrian Ehrbar

Les secrets du Lausanne Palace

Situé en plein cœur de la ville vibrante de Lausanne, l’imposant Palace de Lausanne témoigne de l’élégance de la Belle Époque. À l’image de sa ville natale, le Palace a su s’adapter au dynamisme de ses visiteurs, tout en conservant sa marque d’excellence : la qualité de son accueil. Aujourd’hui, l’hôtel luxueux mêle à la fois tradition, histoire et élégance avec les tendances actuelles, lui conférant son aspect jeune et insouciant. Ulrike Kuechle Oguey, Guest Relations, nous raconte les moments forts du « LP ». Interview.

Madame Ulrike Kuechle Oguey, Guest Relations du Lausanne Palace

Grandes Tables Suisses : Pouvez-vous nous raconter la naissance du Lausanne Palace ? 

Ulrike Kuechle Oguey : Le 19 juin 1915, le Lausanne Palace ouvre ses portes pour la première fois. L’hôtel, situé en plein cœur du centre-ville, se trouve sur l’ancien site qui abritait l’hôtel Belvédère et l’hôtel Beau-Site. En 1911, le Belvédère est détruit et laisse place au Lausanne Palace qui fusionne avec le bâtiment Beau-Site. Le Lausanne Palace, nouvel hôtel de luxe, vient concurrencer le Beau-Rivage Palace situé sur les rives du Léman à Ouchy. 

GTS : Le Lausanne Palace a été « témoin de rencontres historiques ». Pouvez-vous nous parler de l’une de ces rencontres ? Quand a-t-elle eu lieu ? 

UKO : Le Lausanne Palace a effectivement accueilli de nombreuses rencontres historiques, mais l’une des plus marquantes a sans doute été la signature d’un traité d’amitié entre la Turquie et la Pologne en 1923, dans le cadre des négociations sur le Proche-Orient qui mena à la signature du Traité de Lausanne. Un moment historique !

GTS : Parlez-nous d’un élément historique de l’hôtel, qui est sur place depuis le premier jour… Quelle est son histoire ? 

UKO : Les colonnes, les larges corridors et les boiseries sont des éléments caractéristiques du Lausanne Palace. La colonne est d’ailleurs devenue une signature iconique que l’on retrouve sur le logo de l’hôtel. Les larges corridors décorés de boiseries sont de véritables lieux de représentation où l’on défile et se regarde. On raconte que la largeur des couloirs permettait notamment aux femmes habillées de robes imposantes de pouvoir se croiser sans changer de trajectoire. 

GTS : Quel est l’un des événements les plus marquants et extravagants que vous ayez accueilli au Palace ? Avez-vous une anecdote particulière à ce jour ? 

UKO : Lausanne a accueilli le G8 de 2003 et, à cette occasion, Le Lausanne Palace hébergeait certaines des délégations. L’une d’entre elles nous a demandé d’installer un imposant tapis rouge à l’entrée principale, s’étendant jusqu’aux colonnes de la réception, afin d’accueillir un membre important de leur groupe. Comme il s’agissait de son premier séjour au Lausanne Palace, tout devait être parfait !

Quelques heures plus tard, les membres de la délégation nous ont indiqué qu’ils souhaitaient finalement une arrivée plus discrète en passant par l’entrée annexe du Lausanne Palace, elle aussi située côté rue. Nous avons donc déplacé le tapis rouge et réadapté les dimensions à cette seconde entrée pour répondre à leur volonté. 

Peu après, un troisième appel nous indique que la délégation change d’avis et préfère garder la première option de l’entrée principale. Il a donc fallu préparer d’urgence un autre tapis refait aux bonnes dimensions. Et pour compliquer davantage la tâche, nous étions en plein jour fermé ; joindre rapidement les prestataires et coordonner le tout a donc été le véritable challenge !

Finalement tout est rentré dans l’ordre et la direction était en place pour accueillir ce fameux invité et lui souhaiter la bienvenue. Il s’avère qu’à ce même moment, une autre délégation est arrivée et a emprunté l’entrée principale, ce qui a empêché notre invité spécial de passer par le tapis rouge et de finalement emprunter l’entrée annexe… Sans tapis. 

GTS : La célèbre styliste Coco Chanel avait sa propre suite au sein de votre hôtel, qui porte encore son nom aujourd’hui. Pouvez-vous nous raconter comment a-t-elle choisi votre établissement, et combien de temps y a-t-elle séjourné ?

UKO : Après la seconde Guerre Mondiale, le Lausanne Palace a accueilli Coco Chanel en exil en Suisse. Elle y a séjourné plusieurs fois, alternant entre le Lausanne Palace et le Beau-Rivage Palace, avant de s’installer dans une villa du côté de Sauvabelin. Pour se souvenir de son passage, nous lui avons dédié une Suite qui porte son nom. Celle-ci est située au cinquième étage en clin d’œil à son chiffre porte bonheur (n°5). 

GTS : Quelles sont les autres grandes célébrités à avoir séjourné au Palace ? 

UKO : Le Lausanne Palace a accueilli des personnalités du monde du spectacle, de la politique, de la Jet Set et du sport comme : Pascal Delamuraz, François Mitterand, Bill Clinton, Gerhard Schröder, les Rolling Stones, REM, David Guetta, DJ Antoine, Garou, Roger Moore, Gérard Depardieu, Michel Sardou, Jean Dujardin, Pierre Palmade, Monica Bellucci et Vincent Cassel, Stanislas Wawrinka, Katarina Witt, ou encore les présidents du CIO dont Thomas Bach, le dernier en date. Le Lausanne Palace est d’ailleurs devenu la résidence officielle des présidents du CIO depuis 1980, initié par Juan Antonio Samaranch. 

GTS : Quelle est la demande la plus extravagante qu’un client vous a faite ?
UKO : Un jour, un VIP a réservé la suite présidentielle pour un weekend. Son arrivée était prévue le samedi. La veille, le VIP nous appelle et nous fait une demande très spéciale : il souhaitait que nous transformions la terrasse de sa chambre en jardin botanique et que nous fassions en sorte que la chambre et la salle de bain soient apprêtées de tons sombres. 

Cela montre que la créativité et la flexibilité sont primordiales au Lausanne Palace ! 

Retrouvez toutes les informations concernant le Lausanne Palace sur leur site internet : http://www.lausanne-palace.ch