Recette printanière avec Marie Robert - 17 Mar 2021
Marie Robert, cheffe cuisinière du restaurant étoilé Le Café Suisse à Bex (16pts au GaultMillau), a su conquérir le monde de la gastronomie avec sa cuisine raffinée, créative et colorée. Aujourd’hui, elle partage avec les lecteurs et lectrices des Grandes Tables Suisses une recette printanière : mousse d’asperges, gelée de morilles, morille restructurée et foie gras. Bon appétit !
Ingrédients
20 asperges
100g de crème montée
2 mini asperges
Pour la tuile noire : 10g de farine, 30g d’huile d’olive, 80g d’eau, encre de seiche
Pour la tuile rouge : 10g de farine, 30g d’huile d’olive, 80g d’eau, colorant rouge
2 grosses morilles
100g de jus de cuisson de morilles
1 tranche de foie gras à poêler
1 filet de poulet, 2 blancs d’oeuf
1 tomate cerise
Sel & poivre
Épaississant végétal Sosa
Vene Cress, Apple Blossom, Kikuna Leaves
Pour la sauce vin cuit : 2 échalotes, 30cl de vin rouge, 100g de fond de veau dégraissé, 30g de vin cuit de poire, poivre noir concassé
Pour les gels
50g de purée d’asperges
50g de purée de courge
Ultratex
Préparation
Cuire les asperges dans un bouillon de légumes, réduire en purée et passer au tamis. Ajouter la crème, ajouter du colorant vert si nécessaire et incorporer la gélatine. Mouler et surgeler.
Blanchir les mini asperges brièvement, réserver.
Pour la mousseline de volaille, mixer le poulet avec les oeufs et une morille. Assaisonner. Créer des boudins et cuire au vapeur quelques minutes. Couper en tronçons et réserver.
Cuire la morille et couper les pieds. Poêler le foie gras, réduire en purée, assaisonner et farcir la morille. Ajouter la mousseline pour faire le pied. Réserver.
Pour la sauce, faire revenir l’échalote émincée et le poivre dans de l’huile d’olive, ajouter le vin rouge et faire réduire. Ajouter le fond et le vin cuit et laisser mijoter 40 minutes. Ajouter du roux si nécessaire.
Faire chauffer le jus de morilles et 40g d’épaississant, couler finement en plaque. Détailler en petits ronds.
Pour les gels, mélanger les éléments avec l’ultratex jusqu’à obtenir des pommades.
Pour les tuiles, mélanger tous les ingrédients et cuire dans une poêle bien chaude. Saler et réserver.
Situé au cœur du village de Gstaad, l’établissement 4 étoiles Bernerhof se distingue tant par la haute qualité de ses infrastructures que par la diversité des activités qu’il propose. A sa tête, Brigitte et Thomas Frei ne cessent de s’engager avec passion pour proposer aux hôtes un séjour inoubliable. Parmi les sujets que tiennent à cœur les propriétaires: l’écologie. Ils nous en parlent plus amplement.
Thomas Frei
“Notre philosophie est officiellement certifiée: avoir du plaisir et travailler sur la durabilité en toute harmonie.”
Thomas Frei
Grandes Tables Suisses: Depuis combien de temps avez-vous entamé une démarche écologique au sein de votre établissement?
Thomas Frei: C’est une démarche qui doit venir de l’intérieur, des convictions de chaque individu pour s’engager dans l’environnement et l’écologie. C’est un sujet particulièrement important pour nous, nous sommes situés dans une région montagneuse et nous sommes dépendants d’une belle nature que nous souhaitons valoriser et préserver.
GTS: Pensez-vous que désormais le luxe est indissociable du terme écologie?
TF: Le luxe et l’écologie n’ont jamais interféré. Consommer des fraises au mois de décembre n’est par exemple pas un luxe mais juste de la stupidité. A l’heure actuelle, de plus en plus de gens se soucient de cette thématique qui nous touche tous, à différents niveaux.
L’hôtel Bernerhof. (Crédit photo : Adrian Ehrbar)
GTS: Vous avez mis en place tout un programme appelé #fairstay au sein du Bernerhof. Parlez-nous de ce qu’implique cette certification?
TF: La certification ibex fairstay n’inclut pas seulement le fait que les artisans locaux reçoivent des commandes mais aussi lamanipulation prudente et l’économie des ressources: énergie, déchets, achats, ameublement et environnement.
L’ancrage régional: La valeur ajoutée doit rester dans la région. Emplois, réduction des voies de transport, etc.
L’équilibre social: Les employés et les hôtes doivent se sentir à l’aise. Le personnel doit avoir des possibilités de travail équitables, etc.
La qualité de la gestion: organisation, gestion des employés, etc.
Et finalement les finances et performances pour unfonctionnement économiquement sain, etc.
GTS: Côté gastronomie, le petit déjeuner provient directement de la région. Quelles sont les spécialités de Gstaad que l’on peut retrouver dans nos assiettes?
TF: En effet, l’ensemble des produits laitiers, les produits à base de viande, les œufs. Les mueslis, flocons, etc. que nous avons proviennent du Moulin de Dittling. Ce lieu produit également des céréales sans additifs.
Crédit photo : Adrian Ehrbar
GTS: Vous avez obtenu le label ibexfairstay ainsi que le label QIII. Concrètement: est-ce difficile d’adopter les différents aspects de ces certifications?
TF: L’Association suisse du tourisme nous a récemment remis ce certificat QIII. Mais le QIII nous a bien sûr aussi aidés à obtenir la certification @fairstay.
GTS: Depuis la mise en place de tout cela, quels sont les résultats que vous avez pu constater?
TF: Désormais, notre philosophie est officiellement certifiée: avoir du plaisir et travailler sur la durabilité en toute harmonie.
GTS: Au sein de votre alpage Züneweid, vous cuisinez sur un feu de bois en vous passant d’électricité, une démarche osée! Comment votre clientèle accueille cette démarche écoresponsable?
TF: Nos hôtes apprécient vraiment cette démarche. Même les chefs les plus prestigieux, comme la famille Ravet, a travaillé ainsi au sein de notre alpage. Ce fut une très agréable expérience appréciée par tous!
GTS: Finalement, respecter la nature, c’est aussi pouvoir en profiter pleinement. Pourriez-vous nous recommander, en ce moment, une balade à réaliser sur place?
TF: Il est toujours agréable de faire des randonnées autour du lac de Lauenen. Ou l’Arnensee (Lac d’Arnon), qui est entouré d’arbres. Sur place, on s’imagine facilement au Canada. Au-dessus du lac se trouve également l’Alp Seeberg, dont le beurre d’alpage et le fromage d’alpage sont proposés au buffet du petit déjeuner, une belle expérience à vivre pour les amoureux de nature !
Martin Dalsass, le “Pape de l’huile d’olive” - 10 Mar 2021
Une création culinaire de Martin Dalsass
Surnommé le « Pape de l’huile d’olive » depuis plus de 20 ans, Martin Dalsass, chef du restaurant Le Talvo à Champfèr (St. Moritz), possède un style culinaire tout à fait unique, sublimé par une véritable passion pour les huiles d’olive. En constante recherche de la parfaite harmonie entre les saveurs, le chef étoilé aux 18 points GaultMillau se confie sur cette fascination pour ce qu’il considère être l’instigatrice de sa cuisine. Interview.
Grandes Tables Suisses : Comment est née cette passion pour les huiles en cuisine ? D’où vient votre surnom ?
Martin Dalsass : Ma passion pour les huiles est née en 1986 lors d’une dégustation faite en compagnie d’un grand ami, le maître producteur d’huile Rocco Lettieri.
Ce fut un réel coup de foudre gastronomique ! Ce jour-là, j’ai compris que l’utilisation de l’huile adéquate en cuisine découlait d’une recherche constante et méticuleuse du produit que l’on cherche à sublimer. C’est ainsi que l’huile d’olive, tant pour ses propriétés organoleptiques – telles que le goût, l’arôme, la couleur, la texture et la fluidité – que pour ses propriétés nutritionnelles – notamment l’absence de cholestérol – est devenue la protagoniste de ma cuisine.
C’est le magazine Gourmet qui a utilisé ce surnom pour la première fois en 2000. L’éditeur m’avait d’abord surnommé le “Prince de l’huile d’olive”, puis le guide gastronomique du GaultMillau a ensuite repris et rebaptisé en “Pape de l’huile d’olive”.
GTS : Avec combien d’huiles différentes travaillez-vous ?
MD : Normalement, je travaille avec 8 à 10 huiles d’olive différentes, provenant de différentes régions de l’Italie. Je préfère l’huile d’olive italienne parce que ce pays a des caractéristiques territoriales et climatiques uniques. Il dispose d’une très large gamme d’excellentes huiles dans la plupart de ses régions, avec une grande variété et de nombreux arômes. Les possibilités sont sans fin !
GTS : Avec quelle huile préférez-vous travailler ?
MD : Je dois dire que j’aurais du mal à n’en choisir qu’une seule, car chaque huile a son propre caractère. Demandez à un œnologue de ne choisir qu’un seul vin, il rencontrera le même dilemme cornélien : impossible !
Je classe mes huiles d’olive en trois catégories distinctes pour chaque région : délicate, moyenne et intense. En fonction des ingrédients utilisés dans le plat, je vais sélectionner l’huile d’olive la plus appropriée. Par exemple, pour les pâtes, les artichauts, les légumineuses, la salade de roquette, l’agneau ou le poisson, j’utilise une huile intense. Sur les desserts ou les viandes blanches, je vais favoriser une huile moyenne. Sur les écrevisses, les poissons de lac et les salades, je choisirai une huile légère. L’utilisation de la bonne huile d’olive permet de s’assurer que les saveurs s’exaltent mutuellement, créant ainsi cette parfaite harmonie dans le plat que je recherche.
GTS : Vous avez un style culinaire unique à la fois méditerranéen et alpin qui provient de vos origines du Tyrol du Sud. Dans l’élaboration de vos recettes, créez-vous un nouveau plat à partir d’une huile spécifique, ou l’utilisez-vous seulement comme touche finale ?
MD : Étant originaire du Haut-Adige et donc proche des montagnes, j’ai créé ce que j’aime appeler “la cuisine méditerranéenne dans les Alpes”, qui a toujours caractérisé ma façon de cuisiner. Dans mes plats, on y retrouve la mer, les montagnes et le lac. Il y a tout un monde empli de variété et de diversité, et l’huile en est le fil conducteur qui réunit ces divers éléments. Ce n’est donc pas une touche finale, mais une partie intégrante, voire essentielle de la recette.
” Dans mes plats, on y retrouve la mer, les montagnes et le lac. Il y a tout un monde empli de variété et de diversité, et l’huile en est le fil conducteur qui réunit ces divers éléments. “
Martin Dalsass
Crédit photo : Adrian Ehrbar
GTS :D’où proviennent les huiles que vous utilisez ?
MD : Les huiles d’olive que nous utilisons proviennent principalement de la région de Garda, puis de la Vénétie, de la Toscane, de l’Ombrie, des Marches et de la Sicile.
GTS : Quel est votre secret pour reconnaître et acheter une bonne huile, et quelle est votre huile préférée ?
MD : Déguster, déguster et… Encore déguster ! C’est précisément pour cette raison que je n’ai pas d’huile d’olive absolument préférée. Chaque huile d’olive doit être spécialement adaptée au type de plat et vice versa.
GTS : L’utilisation d’une bonne huile est probablement un aspect très sous-estimé de la gastronomie. Pouvez-vous nous dire ce qu’elle peut apporter à la qualité des plats réalisés ?
MD : L’huile d’olive est très importante, mais elle a la même importance que tous les ingrédients de la recette ; je dirais que le point essentiel est qu’elle doit avant tout être d’excellente qualité. Son arôme, sa fraîcheur, son dosage détermineront le succès et l’équilibre d’un plat.
GTS : Quelle spécialité à base d’une de vos huiles peut-on trouver sur le menu Talvo ? Pouvez-vous nous dire une recette qui est sublimé par l’utilisation d’une de vos huiles ?
MD : L’un des mets favoris du restaurant est probablement la mousse au chocolat à l’huile d’olive et framboises ! La recette est à découvrir ci-dessous :
Recette de mousse au chocolat (Felchlin, Arriba 72%) à l’huile d’olive et aux framboises (8 personnes)
Ingrédients
Marche à suivre
180 g chocolat noir
125 g d’huile d’olive
Dissoudre Faites fondre le chocolat avec l’huile d’olive au bain-marie. Séparez les jaunes des blancs d’œufs.
3 jaunes d’œufs
55 g de sucre
Fouetter en mousse Battre les jaunes d’œufs avec le sucre pour obtenir une mousse.
3 blancs d’œufs
55 g de sucre
Monter Battre les blancs d’œufs avec le reste du sucre, en laissant le mélange souple.
200 g de crème fouettée
Cacao en poudre
80 g de framboises
2 cuillères à soupe de purée de framboises
Mélangez les deux préparations d’œufs avec le chocolat. Enfin, incorporer la crème fouettée. Placez la mousse au chocolat dans les cercles à mousse et laissez reposer au réfrigérateur pendant au moins 6 heures.
Préparation des cercles à mousse
Badigeonnez l’intérieur des cercles à mousse de chocolat liquide et laissez refroidir.
Présentation du plat
Enlevez les cercles à mousse et saupoudrez la mousse de poudre de cacao. Posez la mousse sur une assiette. Décorez l’assiette avec les framboises et la purée de framboises selon votre imagination.
Retrouvez toutes les informations sur le restaurant Talvo sur le site internet : https://www.talvo.ch/
Restaurant Talvo by Dalsass
La recette du chef : Mathieu Bruno - 7 Mar 2021
Mathieu Bruno n’a pas son pareil pour transformer les produits en œuvre d’art au sein de l’établissement le Là-Haut à Chardonne. En attendant de pouvoir à nouveau savourer les merveilles du chef étoilé, ce dernier a imaginé une recette à faire chez soi.
Crédit photo : Adrian Ehrbar
Gnudi aux Sbrinz d’alpage, potimarron et foie gras
Ingrédients pour les Gnudi (pour 4 personnes)
500 grammes de ricotta
35 grammes de Sbrinz d’alpage râpé
60 grammes de farine
2 jaunes d’oeuf
Huile d’olive
Sel, poivre
Ingrédients pour le confit de potimarrion et foie gras
1 petit potimarron
Graines de courge
huile de courge
Deux escalopes de foie gras de 80 grammes
Préparation des gnudi
Pour les gnudi, mixer la ricotta et les jaunes d’oeuf avec un filet d’huile d’olive. Ajouter le reste des ingrédients, rectifier l’assaisonnement et mettre la pâte dans une poche à dresser. Prendre une grande plaque et y verser de la semoule de blé. Former des petites boules avec la poche à dresser et recouvrir les gnudi avec une seconde couche de semoule. Laisser sécher ces derniers 24h au frigo.
Préparation du confit de potimarronet du foie gras
Faire confire le potimarron entier sur une plaque 1h30 à 2h au four à 150 degrés. Quand il est fondant (tester en enfonçant un couteau), le sortir et le laisser tiédir. Le couper ensuite en deux, enlever les pépins et récupérer la pulpe à l’aide d’une cuillère à soupe. Faire fondre une bonne cuillère à soupe de beurre dans une casserole et laisser légèrement colorer avant d’ajouter la pulpe de potimarron. Assaisonner et mixer à l’aide d’un bamix (ajouter une goutte d’eau si la purée est trop épaisse). Garder au chaud.
Torréfier légèrement les graines de courge dans une poêle avec une goutte d’huile d’olive. Débarrasser sur un papier absorbant et saler.
Dans une poêle bien chaude, cuire les escalopes de foie gras salées une minute de chaque côté en renouvelant l’opération deux fois de chaque côté. Éponger sur un papier et garder au chaud.
Dressage de l’assiette
Réchauffer les gnudi sur une plaque 5 minutes à 150 degrés. Dresser sur un disque de confit de potimarron et ajouter les gnudi, les morceaux de foie gras, des graines de courges, un filet d’huile de courge et autre selon vos envies !
Pour ma part, j’ai ajouté des cubes de courges, des pickles d’oignons rouges et un crémeux d’échalote.